Actualité juridique - Droit et régulation en Afrique N°9
Edito
Paiement mobile en Afrique : chacun pour soi ou tous pour un ?
« Ce n'est pas une petite peine que de garder chez soi une grande somme d'argent » (Arpagon, Acte 1, scène 4, l'Avare, comédie de Molière, 1669).
Le taux de bancarisation (pourcentage d'adultes détenant un compte bancaire ouvert dans une banque commerciale) est de l'ordre de 18% en Afrique sub-saharienne. On estime le taux de pénétration de la téléphonie mobile au-dessus de 50% de la totalité de la population africaine. Et on dénombre plus de 100 millions d'utilisateurs de services bancaires mobiles.
Pour autant les choses sont bien moins évidentes qu'il n'y paraît.
D'abord, les services financiers mobiles un peu élaborés nécessitent un accès au haut débit. La nécessité d'accélérer le déploiement de réseaux haut et très haut débit en Afrique a amené le 10 mai le président rwandais Paul Kagamé à lancer le sommet Transform Africa 2017 en plaidant pour les collaborations public-privé du type de celles engagées avec Korea Telecom au Rwanda.
Ensuite, les établissements bancaires d'une part et les opérateurs télécoms d'autre part restent souvent dans l'immobilité absolue, tels deux fauves face à face. L'interopérabilité entre l'ensemble des opérateurs télécoms et l'ensemble des établissements bancaires de chaque pays ne va pas de soi.
Le 15 mai, Orange lance à l'attention d'abord de ses employés (et le 6 juillet prochain au grand public) les services d'Orange Bank, fruit du rachat de Groupama Banque. Mais au-delà de ce type d'opérations d'acquisitions intersectorielles, si l'on ne veut pas que le succès de M-Pesa au Kenya cache les lenteurs de l'émergence du Mobile Banking en Afrique, c'est aux banques centrales et aux régulateurs des télécommunications qu'il convient de prendre l'initiative pour rassembler autour d'eux opérateurs et établissements bancaires, et établir les règles de place et les plateformes techniques qui permettront, avec un simple téléphone, de payer dans les magasins, retirer de l'argent au distributeur automatique ou en déposer chez son commerçant habituel. Le bas de laine n'est pas adapté aux climats tropicaux.
L'inclusion financière est en passe de devenir une réalité avec l'insertion, dans les cinq ans à venir, d'un développement de services bancaires sans précédent sur le continent africain au bénéfice de centaines de millions de foyers.
Agriculture
Afrique du Sud : Le gouvernement a dévoilé un projet de loi interdisant aux étrangers l'accès à la propriété foncière agricole. Ce projet prévoit que les propriétaires actuels devront donner à l'Etat un droit de préemption de trois mois pour toute cession foncière.
Zimbabwe : Le gouvernement du Zimbabwe a instauré le 1 février une taxe à valeur ajoutée de 15% sur les denrées alimentaires de base telles que le riz, la viande ou le poisson, dans un contexte de chômage croissant, de pauvreté grandissante et d'une crise du secteur agricole.
Energies/Mines
Congo : La Chambre de Commerce Internationale a donné raison fin mars 2017 à la Générale Pétrolière du Congo (GEPECO) dans le contentieux qui l'oppose depuis 2012 à l'Etat congolais suite à la résiliation unilatérale par Kinshasa du protocole d'accord pour l'exploration et l'exploitation du pétrole du lac Tanganykia. La cour arbitrale donne droit à la GEPECO de négocier un contrat de partage de production pour les 11 blocs de la partie congolaise du lac.
Guinée Equatoriale/Sud-Soudan : Le Sud-Soudan et la Guinée Equatoriale ont conclu fin mars 2017 un accord de coopération bilatérale dans le domaine des hydrocarbures. Cet accord vise à promouvoir des projets entre les deux pays, favoriser les échanges d'information sur les politiques et réglementations et faciliter la coopération pétrolière entre les deux Etats.
Zambie : Le Conseil de régulation de l'énergie a donné son accord à une augmentation de 75% du tarif de l'électricité pour les petits consommateurs. Cette augmentation permettrait de mieux refléter les coûts de fourniture et de procurer un service de meilleure qualité.
Entreprises
Afrique du Sud : Le tribunal de la ville du Cap a déclaré inconstitutionnels les trois accords de coopération signés par l'Afrique du Sud dans le domaine du nucléaire avec la Russie, les Etats-Unis et la Corée du Sud. Ces accords portaient in fine sur la conclusion de contrats de construction de centrales nucléaires dans le pays.
Afrique subsaharienne : La Banque Mondiale a lancé un programme d'incubation intitulé XL Africa, à l'initiative de la Suède, Norvège et Finlande. Ce programme fournira une formation de cinq mois aux entrepreneurs des vingt meilleurs start-up sélectionnées.
Algérie : Selon les informations du cabinet Gide, dans un avis du 31 mars 2017, le ministre du Commerce a annoncé l'extension du système de licence pour les importations de produits industriels et agricoles. Ce système de licence prend source dans la loi n°15-15 du 15 juillet 2015 et vise à préserver la balance commerciale du pays.
Botswana : Le gouvernement a accordé au consortium minier composé de First Quantum et African Energy une exemption fiscale en échange de la construction d'une centrale à charbon de 450 MW. Cette exemption a une durée de cinq ans et le consortium bénéficiera d'un taux d'imposition préférentiel de 15% à l'issue de ce délai.
Burkina Faso : Le parlement a voté une nouvelle loi portant réglementation du secteur énergétique. Cette loi permet étend le droit d'accès au marché national et à la fourniture d'énergie aux producteurs indépendants et affaiblit le monopole de l'entreprise publique Société Nationale de l'électricité du Burkina Faso (SONABEL) en permettant aux consommateurs de s'adresser à d'autres fournisseurs.
Niger : Les députés ont adopté deux textes de loi sur l'organisation, la compétence et le fonctionnement des tribunaux de commerce et sur le bail emphytéotique. La première loi complète la loi n°2015-08 du 10 avril 2015 sur les tribunaux de commerce qui souffrait de plusieurs omissions.
Tunisie : Le ministre des Technologies de la communication et de l'Economie numérique a déclaré courant avril que son ministère travaillait sur un projet de loi intitulé « Start-Up Act ». Ce projet de loi viserait à développer la création d'entreprises innovantes en Tunisie.
Finances/Investissements
Afrique subsaharienne : La Banque Mondiale a annoncé un plan d'investissement de 57 milliards de dollars pour les trois prochaines années. 45 milliards proviendront de l'Agence Internationale de Développement. L'aide portera sur des projets de développement en matière d'éducation, de santé, d'infrastructures ou encore de propreté de l'eau.
Nigéria : La Banque centrale a donné fin mars son agrément à la Development Bank of Nigeria. Cette banque a pour objet le financement des petites et moyennes entreprises. La licence a été octroyée sous condition d'un capital social minimum de 100 milliards de nairas et d'une modification de sa structure de gouvernance.
Zimbabwe : La Banque centrale a accordé à la filiale de l'assureur britannique Old Mutual au Zimbabwe, une licence d'exploitation de micro-finance.
Fiscalité
Botswana : Le gouvernement a instauré une nouvelle taxe pour les touristes venant des pays hors SADC. Cette taxe s'appliquera à partir du 1er juin pour un montant de 30 dollars.
Zambie : Le ministre du Tourisme et des Arts a annoncé fin mars, l'introduction d'une nouvelle taxe de 1,5% sur les services touristiques. Les recettes iront au Fonds de développement du tourisme zambien.
Justice
Gabon : Selon les informations de l'Agence Ecofin, le Premier ministre songerait à la création d'une cour arbitrale de justice compétente pour réguler les relations entre le secteur bancaire et les pouvoirs publics. Cela fait suite à une intervention très critiquée des forces de l'ordre en date du 14 mars dans une banque gabonaise.
Maroc : Conformément à l'article 115 de la Constitution, le roi a nommé les membres du Conseil supérieur du pouvoir judiciaire, le 6 avril 2017. Cette institution veille à l'indépendance et à l'impartialité de l'autorité judiciaire conformément aux dispositions de la Constitution.
Médias
Tunisie : Le Conseil de la presse a été officiellement installé le 20 avril 2017. Cet organe indépendant sera en charge de la régulation du secteur de la presse quelle que soit son support (radio, tv, journaux écrits) et notamment du respect de la déontologie et du principe de transparence dans le secteur de la presse. Le Conseil sera composé de neuf membres qui seront des représentants du secteur des médias.
TIC/Télécommunications
Afrique de l'Ouest : Conformément à l'accord du 12 juillet 2016 passé durant la réunion de l'Association des régulateurs télécoms d'Afrique de l'Ouest, les frais de roaming entre le Sénégal, le Togo, la Sierra Léone, la Côte d'Ivoire, le Mali, la Guinée et le Burkina Faso, ont été abolis le 30 mars 2017.
Afrique du Sud : L'opérateur Vodacom a signé un partenariat avec la société PTC pour le lancement d'une plateforme d'objets connectés. Vodacom souhaite développer sa présence sur ce marché, après l'acquisition du fournisseurs de services pour objets connectés XLink Communications en juillet 2016.
Burundi : L'Autorité de régulation et de contrôle des télécommunications (ARCT) a décidé, au cours d'une réunion du 13 avril, d'interdire la vente de téléphones mobiles dans la rue. Ces derniers devront être uniquement vendus dans des boutiques identifiables afin de combattre le vol de téléphones mobiles.
Mali : Le ministre de l'Economie numérique et de la Communication a reçu l'autorisation le 24 mars de lancer le processus d'attribution d'une quatrième licence de téléphonie mobile. Le marché malien de la téléphonie mobile est dominé par le duopole Sotelma-Malitel et Orange Mali malgré l'attribution d'une troisième licence en 2012.
Sénégal : Le président Macky Sall aurait donné son feu vert au rachat de l'opérateur Tigo par le groupe Wari, fin mars 2017, selon les informations de TIC MAG . Ce rachat d'une valeur de 79 millions de dollars est le signe, selon le président, du dynamisme économique du secteur.
Sénégal : L'Autorité de régulation des télécommunications et des postes (ARTP) a lancé le 12 avril un appel public à candidatures pour l'attribution de licences d'opérateur de réseaux mobiles virtuels (MVNO). Cet appel est cependant limité aux entreprises nationales.
Tanzanie : L'Autorité de réglementation de la communication (TCRA) a sanctionné les opérateurs télécoms Zantel, Smart, Tigo, Vodacom, TTCL, Airtel et Halotel pour non-respect des normes de qualité de service. Le montant total de cette amende est de 313 064 dollars.
Focus Paiement Mobile
Afrique
- A l'occasion de la deuxième conférence annuelle sur l'Afrique Digitale organisée à Paris en octobre 2016, la société Digital Afrique Telecom a annoncé le lancement de son application de paiement mobile DigiPay. Cette application sera accessible depuis des terminaux mobiles ou web et est ouvert aux opérateurs mobiles, banques et autres institutions financières.
- La Banque Ecobank a annoncé le déploiement de son service de paiement mobile dans les 33 pays d'Afrique subsaharienne où la banque est présente. Le service baptisé Masterpass QR fait suite à un protocole d'accord avec la compagnie Mastercard.
- L'opérateur Orange a signé le 24 janvier 2017 un accord de partenariat avec la société Vivo Energy, titulaire de la franchise Shell en Afrique. Cet accord qui s'étend à neuf pays permet aux abonnés Orange de payer leurs achats de carburant dans les stations Shell via leur portefeuille Orange Money. Les stations Shell fourniront également des points de retrait et de dépôt d'argent pour les clients Orange. Orange avait signé un accord similaire avec Total qui portait sur 12 pays.
- Le cabinet d'analyse Analysys Mason prévoit l'obsolescence du modèle économique actuel du paiement mobile, basé sur les paiements P2P. Le développement de la régulation dans ce secteur d'activité en Afrique et la hausse de la concurrence devrait, selon Analysis Mason, inciter les acteurs du marché à se différencier des banques en proposant une expérience utilisateur supérieure en termes de commodités, de sécurité, de rapidité ou de récompense.
- La United Bank for Africa (UBA) et l'opérateur télécoms français Orange ont conclu en mars 2017 un accord de partenariat stratégique pour la fourniture de services financiers innovants sur tout le continent africain.
- La société MFS Africa, spécialisée dans le développement de services à valeur ajoutée innovants pour les portefeuilles mobiles, revendique l'interconnexion de près de 120 millions d'utilisateurs de paiement mobile en Afrique. MFS Africa assure l'interopérabilité entre les différents services de paiement mobile à travers une Access Plateforme Interface (API).
Afrique de l'Est
- La société Mastercard a lancé en janvier 2017 le service 2KUZE pour les agriculteurs d'Ouganda, du Kenya et de la Tanzanie. Ce service est une plateforme de marché mobile qui connecte les petites exploitations agricoles, les banques, les agents et les clients. Les agriculteurs auront ainsi la possibilité de proposer leurs produits via leur téléphone mobile et les clients d'acheter sur leur mobile.
Afrique de l'Ouest
- Le groupe télécoms français Orange a obtenu quatre agréments d'émission de monnaie électronique auprès de la Banque Centrale des Etats d'Afrique de l'Ouest, au Sénégal, Mali, Côte d'Ivoire et Guinée, en février 2016.
- Le groupe bancaire français Société Générale et le groupe américain American Express ont conclu un partenariat exclusif couvrant une solution de paiement mobile. Ce nouveau service a été lancé fin 2016 dans huit pays d'Afrique de l'Ouest.
- Selon les informations de Jeune Afrique, fin février 2017 , les représentants de la Banque Centrale des Etats d'Afrique de l'Ouest (BCEAO) en Côte d'Ivoire, au Mali et au Sénégal ont adressé des injonctions aux sociétés du groupe Orange de ces pays de mettre fin aux opérations de transfert international de mobile money. La BCEAO jugerait que les services Orange Mobile Money servirait à des transferts financiers internationaux en dehors de l'UEMOA, pratique réservée exclusivement aux établissements de crédits agréés.
Afrique du Sud
- L'opérateur de télécommunications sud-africain MTN a annoncé dans un communiqué en date de septembre 2016, l'abandon de son service de paiement mobile MTN Money en Afrique du Sud. Avec moins de 500 000 abonnés en quatre années d'activité, l'opérateur suit les pas de Vodacom qui s'était retiré du marché en mai 2016.
Algérie
- Le ministre délégué chargé de l'Economie numérique et de la Modernisation des systèmes financiers a annoncé, le 18 décembre 2016, le lancement du paiement mobile en Algérie en 2018. Cette annonce fait suite au lancement de l'e-paiement le 4 octobre 2016.
- Le PDG de l'opérateur télécoms algérien Mobilis a annoncé la création prochaine d'un service de paiement mobile. Le service sera conçu après le vote de la nouvelle loi de référence sur les télécommunications qui devrait fixer le régime juridique des services de paiement mobile.
- L'opérateur de télécommunications algérien Djeezy a organisé le 24 janvier 2017 le premier Forum de paiement mobile en Algérie. En partenariat avec l'Association des opérateurs de téléphonie mobile (GSMA), le forum a traité notamment de la réglementation, de la sécurité, de la protection des consommateurs et du rôle du paiement mobile dans le développement économique.
Bénin
- Au Bénin, le préfet du Littoral, avec un arrêté en date du 17 octobre 2016, a instauré l'obligation de paiement mobile pour les achats d'une valeur égale ou supérieure à 50 000 FCFA dans les supermarchés et hypermarchés. Cette mesure vise à réduire la liquidité en circulation et limiter les risques d'attaques à main armées contre ces structures.
- Le 27 février 2017, le directeur général de l'administration fiscale a déclaré la prochaine mise en place d'une taxe sur la valeur ajoutée sur les transferts d'argent « rapides ». Cette taxe, décidée en vertu de la loi de finance 2017 s'appliquera aux services de Mobile Money, Money Gram, West Union etc.
Cameroun
- La start-up camerounaise Infinity Space a lancé fin 2016 son application de paiement mobile WeCashUp dans près de 14 pays d'Afrique. Lauréate de nombreux prix récompensant son innovation, la start-up ambitionne de devenir le paypal du continent africain.
- Les opérateurs Orange et MTN se livrent une guerre commerciale farouche sur le marché du paiement mobile, avec respectivement 2,8 et 2,6 millions d'abonnés. En décembre 2016, Orange a ainsi annoncé le lancement de son nouveau moyen de paiement Visa Orange Money qui permet aux abonnés Orange de retirer des fonds sur leurs compte Orange Money depuis les distributeurs Visa du pays. MTN a quant à lui lancé un service de transfert d'argent vers 25 pays d'Afrique pour les abonnés MTN via leur compte MTN Mobile Money.
Côte d'Ivoire
- L'opérateur MTN a lancé un nouveau service de paiement mobile sans contact : MoMo Tap. Ce service propose deux fonctionnalités : le paiement sans contact et le rendu monnaie. L'utilisateur a ainsi simplement besoin d'approcher son téléphone d'un terminal de paiement et de rentrer son code et l'utilisateur peut récupérer de la monnaie sur son compte MTN Mobile Money si le paiement a été effectué en espèces.
- Le ministère ivoirien de l'Education nationale a annoncé vouloir procéder au paiement des salaires des enseignements via des plateformes de paiement mobile. Cette annonce fait suite à l'opération d'inscription en ligne des salariés du ministère et permettrait de faciliter le paiement des enseignants exerçant dans des zones reculées.
- La société Ecobank Côte d'Ivoire, filiale du groupe bancaire panafricain Ecobank, a lancé le 15 mars 2017 son service Masterpass QR en partenariat avec Mastercard. Ce service de paiement mobile fonctionne grâce au scan d'un code QR affiché chez le commerçant à partir d'un téléphone mobile.
- Dans le cadre du forum sur le Digital Banking de Casablanca, la BICICI, filiale de BNP Paribas en Côte d'Ivoire, a déclaré que le volume de transactions Mobile Money quotidien dans le pays était de 17 milliards FCFA.
Egypte
- En décembre 2016, la Banque Centrale d'Egypte a approuvé la nouvelle réglementation du paiement mobile en Egypte. Cette réglementation autorisera les banques à employer des agents à travers le pays afin d'établir des relations commerciales avec les clients et de vérifier leurs identités. D'autre part, les micro-entreprises et les commerçants pourront avoir la possibilité de payer ou de retirer des fonds depuis des comptes mobiles. Cette nouvelle réglementation vise à accroître l'inclusion bancaire, qui est de seulement 14%, quand le taux de pénétration du mobile est de 100%. L'agence de notation Moody's salue cette réglementation comme bénéfique pour le secteur financier.
Kenya
- La société de paiement par carte Visa a lancé en septembre 2016 une application de paiement mobile au Kenya en coopération avec quinze institutions bancaires. Les clients de ces banques peuvent télécharger sur leur mobile l'application visa et la relier à leur compte bancaire. Cette application permet aux utilisateur d'effectuer des achats en magasin ou en ligne, de payer des factures ou encore de procéder à des transferts bancaires.
- L'opérateur de télécommunications kenyan Safaricom a étendu en septembre 2016 son service de paiement mobile M-Tiba au-delà de la capitale Nairobi. Ce service permet à ses abonnés de payer des factures de soins de santé par mobile ou d'envoyer des fonds par mobile pour faciliter un accès à des soins de santé. La particularité de ce service est que les fonds déposés sur la plateforme ne peuvent servir qu'aux soins de santé.
- Le service de paiement mobile M-Pesa de l'opérateur de télécommunications Safaricom booste ses résultats financiers. Safaricom a annoncé en novembre 2016 un chiffre d'affaires en hausse de 15% et un revenu net en hausse de 32% pour le premier semestre fiscal 2016. Son activité M-Pesa est en hausse de 33.7% et pèse pour près de 30% sur le revenu total de l'opérateur.
- Le PDG de l'opérateur de télécommunications Safaricom a annoncé en décembre 2016 que Safaricom menait des négociations avec cinq entreprises pour développer l'interopérabilité et étendre son service de paiement mobile M-Pesa. La plateforme M-Pesa dispose déjà de nombreux accords d'interopérabilité avec des entreprises telles que Airtel, Telkom Kenya, etc.
- Le service de paiement mobile KCB M-Pesa de la Kenya Commercial Bank en partenariat avec Safaricom a de plus en plus d'abonnés au Kenya. Six millions d'abonnés utilisent la plateforme mobile d'épargne et de crédit. Cette plateforme en concurrence avec le service M-Shwari de la Commercial Bank of Africa, permet d'obtenir des micro-prêts à très faible taux d'intérêt.
- Les institutions bancaires kenyanes multiplient les investissements dans le paiement mobile dans un pays où près de 39 millions d'habitants utilisent des services de paiements mobiles sur leur téléphone. Dernièrement ce sont Ecobank en février 2017 avec Ecobank Mobile App, Equity Bank en octobre 2016 avec Eazzy Banking ou encore la Kenya Bankers Association avec PesaLink qui ont lancé de nouveaux services de paiement mobile au Kenya dans un marché largement dominé par M-Pesa de Safaricom.
- La Kenyan Commercial Bank aurait entamé des négociations avec le géant chinois de l'e-commerce Alibaba. L'objectif de cette négociation serait le développement d'une solution de paiement mobile favorisant les flux entre l'Afrique et l'Asie.
- L'opposition parlementaire a déposé début mars 2017 un projet de loi imposant une séparation fonctionnelle des activités de paiement mobile de Safaricom, porté par son service phare M-Pesa. Cette proposition ferait suite aux recommandations d'un rapport d'étude commandé par l'Autorité des Communications du Kenya (CAK) en vue d'améliorer la concurrence sur le marché du paiement mobile. Vodafone, principal actionnaire de Safaricom a réagi en menaçant de reconsidérer ses investissements au Kenya.
Madagascar
- La caisse nationale de prévoyance sociale (CNaPS) de Madagascar et l'opérateur de télécommunications Airtel ont signé un accord en octobre 2016 pour permettre aux assujettis de la CNaPS de payer leurs cotisations via le mode de paiement mobile Airtel Money. Cet accord devrait réduire les coûts de transaction et les délais de paiement.
Maroc
- Faisant suite à un appel d'offres, l'Agence nationale de régulation des télécommunications (ANRT) du Maroc a confié, le 15 juin 2016, à un consortium constitué des groupes Atos et BearingPoint et du cabinet d'avocats Jones Day, le soin d'une étude pour le lancement de solutions de paiement mobile au Maroc.
- La ville de Casablanca accueillera les 22 et 23 mars 2017 la cinquième édition du Forum du paiement électronique en Afrique. Cette édition sera consacrée au Digital Banking et à l'E-Payment et ses effets sur le secteur du paiement mobile.
Nigéria
- La société Jumia, géant africain de l'e-commerce africain a lancé en aout 2016 son service de mobile money Jumia Pay. Jumia ambitionne d'étendre ce service au Kenya, Maroc, Egypte et Côte d'Ivoire.
- Au Nigéria, la société de paiement numérique Interswitch Limited a annoncé l'acquisition en octobre 2016 de la société Vanso Limited, fournisseur de technologie financières sur mobile et internet.
- Le groupe bancaire nigérian Diamond Bank a annoncé récemment posséder près de deux millions d'abonnés pour ses services de mobile banking. Les services en question avaient été lancés en 2013 en association avec l'opérateur MTN. En 2016, le groupe clamait près d'un million d'abonnés pour ses services.
Sénégal
- Le groupe Orange a étendu son service de paiement mobile Orange Money à la Tabaski, fête traditionnelle et ancestrale au Sénégal dans le cadre de laquelle des moutons sont sacrifiés. Orange Money permet ainsi aux Sénégalais d'acheter des moutons sacrificiels simplement avec leur téléphone mobile.
- L'opérateur télécoms Wari et la compagnie Mastercard ont signé un accord le 20 décembre 2016 afin de développer une plateforme universelle de paiement mobile et des solutions financières digitales basée au Sénégal. Cette plateforme qui ambitionne d'être étendu dans 30 pays d'Afrique permettra à ses utilisateurs d'avoir également accès à la solution de paiement mobile Masterpass QR.
Tanzanie
- Le groupe d'analyse et de recherche britannique The Economist Intelligent Unit a publié début novembre 2016 une étude sur l'inclusion financière portant sur 55 pays d'Afrique, d'Asie, d'Amérique et d'Europe de l'Est. Ce rapport désigne la Tanzanie à la 6ème place, ce qui en fait le leader du continent africain. Le rapport pointe l'amélioration de son cadre réglementaire avec notamment le National Payment Systems Act et l'Electronic Money Regulation qui ont favorisé le développement des services financiers tout en protégeant les consommateurs.
- En vertu du National Payment Systems Act et de l'Electronic Transaction Act votés en 2015, les opérateurs de téléphonie mobile fournissant également des services de paiement mobile, devront séparer leurs activités de téléphonie et leurs activités financières sur mobile. Les grands opérateurs du pays ouvriront donc en 2017 des filiales uniquement réservées au Mobile Money. Selon la Banque Centrale de Tanzanie, cette séparation permettra de protéger au mieux les consommateurs. La première licence pour une filiale mobile money a été attribuée à l'opérateur Halotel.
- Les opérateurs de téléphonie mobile Airtel et Vodacom ont annoncé la distribution de profits générés par les transfert d'argent sur mobile à leurs abonnés pour un montant de 14 millions pour Vodacom et de 1,5 million de dollars US pour Airtel. Cette distribution sera faite en fonction du volume de transactions effectuées par chaque utilisateur.
Togo
- Orabank Togo a annoncé fin novembre 2016 le lancement de son terminal de paiement électronique. Ce terminal de paiement destiné aux PME, PMI et très petites entreprises permet d'accepter les paiements par carte bancaire grâce un lecteur de carte jumelé à un terminal mobile. Avec ce dispositif, un smartphone pourra être transformé en terminal de paiement. Le système certifié par les sociétés Visa et Mastercard devrait aider à réduire le coût des transactions et à assurer leur sécurité.
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Rémy Fekete
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